

Vous rappelez-vous la dernière fois où vous avez voulu vous exprimer, dire ce que vous ressentiez, mais qu’au final vous avez préféré vous taire ?
10 points essentiels pour travailler l'affirmation de soi
Vous rappelez-vous la dernière fois où vous avez voulu vous exprimer, dire ce que vous ressentiez, mais qu’au final vous avez préféré vous taire ?
Un jour où vous étiez déterminée à enfin dire ce que vous pensiez à votre boss, à votre mère ou votre conjoint. Vous sentiez dans votre corps que vous alliez le faire, que le travail sur soi entrepris, que toutes ces formations et ces lectures allaient enfin porter leurs fruits.
Mais où malheureusement vous avez senti une pression vous envahir soudainement, et qui telle une force invisible vous a finalement empêché de vous exprimer.
Bien sûr que vous vous en souvenez !
Et rien que d’y repenser cela génère peut être en vous un certain ressenti.
S’affirmer n’est pas aussi simple que certains enseignants le laissent à penser car l’obstacle principal qui vous empêche de le faire c’est le jugement Et tant que vous n’aborderez pas sérieusement cette question centrale, l’affirmation risque d’être une douce illusion.
Je ne considère pas le fait de s’affirmer en relation comme un travail sur soi mais comme une tentative maladroite d’y parvenir.
Lorsque je vous parle d’affirmation, je vous parle en réalité d’aller soigner les instants traumatisants de votre enfance. Des instants où vous avez été agressée physiquement ou psychiquement et où la seule solution a été de reculer, de fuir à l’intérieur de vous.
Ne vous y trompez pas, c’est de l’agression qui se trouve derrière ce besoin d’affirmation.
Et en travaillant de cette manière, en apaisant certains moments du passé et en permettant ainsi de développer de nouvelles ressources, vous allez naturellement exister en relation et vous affirmer.
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S'affirmer qu'est ce que c'est ?
L’affirmation de soi est une des deux grandes catégories de travail sur soi, l’autre étant le travail d’acceptation. C’est essentiellement un travail de restauration de l’émotion colère, de son énergie et ce qu’elle permet de protéger. Votre intérieur, votre identité.
Vous aurez aussi un travail d’assouplissement des croyances limitantes sur cette émotion et sur l’agressivité. Et le plus important, un travail sur le jugement qui vous permettra de sortir de la dualité bien/mal qui caractérise le mental.
S’affirmer c’est oser être, oser faire face à l’autre, oser exister face à l’agresseur ou à ce que vous considérez inconsciemment comme une situation dangereuse, oser exprimer ses émotions, ressentis et opinions et cela en vue de satisfaire vos besoins biologiques.
1 - Ré-apprendre à exprimer ses émotions et ressentis
Vous autoriser à exprimer toutes vos émotions, à les connecter, à les accepter en vous est la première étape. Et je ne parle ici de verbaliser vos émotions mais de les laisser exister lorsqu’elles apparaissent.
Et vous aurez une attention particulière envers la restauration progressive de l’émotion colère.
Et oui ! Je n’ai jamais dit que ce serait facile !
Et je comprends rassurez-vous votre éventuelle réticence. Mais croyez-moi si je vous dis que votre façon de voir cette émotion est directement lié à la souffrance qu’elle a générée en vous durant votre enfance ou dans votre histoire familiale. Et je vais vous expliquer plus loin à quoi elle sert et pourquoi vous devez la restaurer.
Des interdits sont souvent à l’origine de l’arrêt d’expression des émotions en public et certains traumatismes aussi. Il est très fréquent que l’inconscient cible les émotions comme cause de la souffrance. Il met donc en place une solution simple.
Ne plus les exprimer spontanément !
C’est à partir de là que le contrôle excessif s’installe et que le jugement sur soi commence. Et c’est exactement pour cela que j’ai commencé ce chapitre par l’autorisation. Vous allez avoir besoin d’avoir beaucoup de compassion envers vous même pour parvenir à restaurer l’expression de vos émotions et particulièrement la colère.
Suivre une formation sur l’expression des émotions corporellement peut être nécessaire pour vous permettre de vous réconcilier avec elles. Sachez qu’il est fondamental que vous puissiez le faire en groupe. Si vous restez seule dans votre coin, cela ne fonctionnera probablement pas.
2 - Travailler ses croyances sur les émotions négatives
C’est la suite logique de ce qui est dit ci dessus. Il est très important de comprendre que ce qui se trouve derrière un besoin de s’affirmer c’est de l’agression. Celle que vous avez vécu dans votre enfance ou celle vécu par un de vos ancêtres.
Si vous croyiez qu’il suffit de mettre la colère et l’agressivité de coté pour être tranquille, et avoir un monde en paix, c’est une énorme croyance limitante. Ce que vous n’acceptez pas et refoulez, se transmet avec force aux générations suivantes. Vous avez donc intérêt à apaiser les histoires et non à les éviter.
La colère et même l’agressivité, ne sont pas négatives, ce sont simplement des fonctionnements biologiques et elles servent à satisfaire des besoins.
Si vous croyez que la colère est une émotion négative c’est peut être parce que vous mettez la responsabilité au mauvais endroit. Ce sont les adultes ou les agresseurs qui l’utilisaient qui sont responsables de votre souffrance et non cette émotion.
Mais je vous le répète, je comprends que cela puisse vous effrayer ou vous faire réagir et c’est habituel comme réaction.
– Quoi de plus normal que de se méfier de ce qui à été source de souffrance en vous ?
Un conseil: choisissez des enseignants qui n’ont pas peur de la colère, de l’agressivité et de la violence et qui les acceptent en eux. Ils sont les seuls capables de vous accompagner à les restaurer.

3 - Apaiser le jugement sur soi
Un point d’une extrême importance !
Travailler le jugement est incontournable car c’est lui qui va vous limiter dans le travail d’affirmation. Chaque fois que vous avez l’impression que si vous vous exprimez cela va mal se passer ou chaque fois que vous avez peur de faire du mal, c’est la pression du jugement qui s’exprime.
– D’où vient t’il se jugement ?
De votre éducation !
Pour simplifier, je peux vous dire que le genre de messages qui sont passés dans votre éducation sont du style :
- Si je suis moi-même je fais souffrir mes parents !
- Si je suis moi-même je vais me faire agresser !
Pas étonnant que cela puisse vous paraitre si difficile de vous affirmer. Et chaque fois que vous voulez vous exprimer, ce sont ces croyances qui vous en empêchent. Mais contrairement aux petites croyances peu limitantes, celles-ci sont souvent structurantes et donc plus difficiles à transformer.
La compassion envers vous-même va donc être déterminante. Autorisez-vous à vous tromper, ayez le courage d’affronter la peur et acceptez de vous sentir coupable.
La culpabilité c’est un jugement !
Un jugement de soi sur soi. Et aujourd’hui vous n’avez plus besoin de personne pour vous empêcher de vivre, d’exister, vous le faites toute seule par l’intermédiaire de ce jugement acquis.
4 - Apprendre à exprimer son opinion et ses besoins
C’est à cette étape que vous allez apprendre à dire votre intérieur. Un des principaux marqueurs d’un besoin de s’affirmer c’est l’arrêt de l’expression de ses opinions et des besoins.
Vous allez donc devoir apprendre à vous connecter au besoin non satisfait. Et c’est une pratique à acquérir ! Il va donc être nécessaire que vous soyez régulier et persévérant. Le chemin du ressenti personne ne vous l’a appris et c’est probablement la technique la plus importante à apprendre dans votre vie.
En pratiquant vous allez acquérir progressivement de nouvelles capacités, vous allez commencer à apprendre comment vous affirmer. Mais cela se fait dans un cadre précis et je vous en parlerai plus bas.
Beaucoup de personnes commencent à travailler par l’expression verbale, mais ne vous y trompez pas, vous ne pouvez pas faire l’impasse du point 1.
5 - Travailler sur son identité
Il est très fréquent que pour échapper à une agression physique ou verbale une personne abandonne progressivement son identité.
Vous avez arrêté d’être qui vous étiez, votre identité, votre singularité et vous incarnez depuis un personnage, un autre acceptable aux yeux du bourreau.
Le besoin d’affirmer qui vous êtes est lié à la reconnaissance !
Beaucoup de personnes attendent cette reconnaissance de l’extérieur, auprès d’un père réel ou symbolique, d’une autorité, etc.
Vous pouvez repérer cela dans l’attente que vous avez sur l’autre. Peut être attendez-vous qu’il vous écoute, vous prenne en compte, vous laisse la place pour dire ce que vous ressentez et pensez.
– Mais pourquoi le ferait-il ?
Cet accueil, cette autorisation de vous exprimer, vous aller devoir vous la donner vous même. Et en faisant cela vous allez vous reconnaitre, vous aller renouer avec votre identité.
6 - Se reconnecter à soi, s'ancrer dans le corps
Celle qui est agressée peut selon la profondeur de l’écrasement de la personnalité subit, endosser un rôle pour ne plus l’être.
C’est l’ultime étape de cet abandon de qui vous êtes réellement.
Vous êtes ce que l’autre dit de vous, vous êtes ce qu’il attend de vous et vous devenez dépendante de lui pour savoir qui vous êtes. Vous êtes dissociée de vous, avec cet impression d’être à coté, en dehors du corps.
Méditer, faire de la danse, des activités corporelles peut vous permettre de ré-intégrer ce corps, de vous ancrer à l’intérieur de vous.
Cela devra bien sûr être accompagné du travail sur les points précédents.
Vous ancrer, retrouver votre centre, les parties de vous qui sont à l’extérieur, dans la relation est fondamental pour être au contact de vos ressentis et vos besoins.

7 - Apprendre à dire non !
Une personne avec une structure d’agressée, ne peut pas être elle-même car elle risque d’être maltraitée ou tuée.
J’exagère à peine ! Croyez-moi, il y a des personnes qui en sont à ce point.
La thérapie de l’agressée passera par l’apprentissage du NON.
C’est à dire que vous devez apprendre à dire non, à décevoir les attentes de l’autre, à lui renvoyer ses jugements, à exister.
Dire NON lorsque vous n’êtes pas d’accord c’est protéger qui vous êtes, c’est dire OUI à vous.
C’est une reconnaissance que vous vous apportez !
Comme si vous vous disiez à vous même: « tu existes, je te vois, je te reconnais ! »
Et même si parfois vous ne pouvez pas éviter de subir l’autre, pensez non, ne soyez pas d’accord, n’abandonnez pas votre identité, votre avis.
Selon la profondeur de l’écrasement de la personnalité, l’affirmation prendra du temps, parfois des années. Je ne vous conseille pas de croire les personnes qui vous diraient que c’est facile, qu’il n’y a cas faire ceci ou cela. D’une manière générale le travail sur soi n’est pas quelque chose de facile, ni de bref.
8 - Travailler à partir de souvenirs précis
Il est très important de travailler à partir de scènes concrètes. Et pour une meilleure connexion à vos états émotionnels, revivez la scène comme si vous y étiez.
Très important aussi durant les séances de travail sur l’affirmation, de vous autoriser à dire du mal de vos parents, à les incriminer, à les détester.
C’est exactement sur ces points que résident les principales interdictions qui vous ont mené à moins exister, à culpabiliser.
En revanche sorti de ce cadre de travail je vous déconseille de le faire, je vous déconseille de vous affirmer avec eux.
Comprenez bien que vous allez apprendre à jouer, à théâtraliser ce que vous avez vécu. Et la raison à cela c’est que l’inconscient ne fait pas la différence entre la fiction et la réalité. Vous pouvez donc nous en servir à votre avantage.
Comprenez que vos difficultés actuelles pour vous affirmer, sont encore liées à la relation que vous avez eu avec vos parents dans l’enfance.
Et que cette éducation à favorisée l’émergence de croyances sur vous. C’est la culpabilité.
Autrement dit, ils vous ont appris à croire que vous étiez le problème, que vous étiez la source de leurs mécontentements, de leurs souffrances.
9 - Apprendre à rendre à l'autre ce qui lui appartient
Un jugement qui vient de l’autre qu’est ce que c’est ?
Une autorité qu’il pose sur vous ! Et dans l’autre sens c’est pareil, si vous dites à quelqu’un qu’il est comme ceci ou comme cela, vous le définissez et en réalité, vous lui imposez votre autorité, vous le dominez.
– Mais qui se pose ce genres de questions ?
Rares sont les personnes qui ont conscience que définir quelqu’un est une manière de le posséder ou d’avoir une autorité sur lui.
Etre affirmée peut se sentir lorsque vous renvoyez à l’autre ses jugements, ses tentatives de définitions visant à vous asservir.
En lui disant que c’est de lui qu’il parle, de son histoire personnelle ou généalogique et non de vous. Il est très important d’apprendre à repérer les jugements, les tentatives de définition venant de l’extérieur et de systématiquement les arrêter.
NON, je ne te permets pas de me dire qui je suis ou ce que je suis !
Ce n’est pas de moi que tu parles, mais de toi..
10 - Mettre en place un cadre de travail
Comme je vous l’ai dit en introduction, je ne considère pas le fait de s’affirmer en relation comme du travail sur soi mais comme le résultat de ce travail.
Le travail sur soi se fait dans un cadre précis, aves des personnes qui ont choisies d’y participer. C’est votre première responsabilité. Trouver un thérapeute, un binôme ou un groupe de travail. Je ne vous conseillerez donc jamais d’aller exprimer votre ressentiment à vos proches ou à vos relations professionnelles.
Sachez aussi que l’affirmation de soi vous amènera à revisiter des traumatismes de l’enfance. Ce n’est par conséquent pas quelque chose de facile ou je le répète, à prendre à la légère..