
10 points à travailler pour se libérer du jugement des autres
Avez-vous peur de décevoir, de faire du mal, de vous tromper ? Sentez-vous le regard des autres sur vous agissant avec une pression telle, qu’elle vous paralyse, vous empêche d’être pleinement vous même ?
Vous avez clairement identifié le jugement comme source de cette souffrance mais vous avez aussi remarqué qu’il peut être difficile de s’en sortir. Et vous vous demandez pourquoi et surtout comment s’en libérer.
Je vais vous expliquer dans cet article comment le jugement s’installe, quel est son rôle et quels points vous pouvez travailler pour l’apaiser.
Qu'est ce que le jugement et à quoi ça sert ?
Le jugement est l’activité d’un organe de contrôle dont la fonction est de vous tenir éloigné du négatif et de vous rapprocher du positif.
Bien que juger soit un fonctionnement biologique normal, un contrôle excessif peut toutefois s’être installé précocement pour vous éloigner de ce qui a été source de souffrance dans votre enfance.
Vous même !
Vous étiez peut être insupportable, méchante, agressive ou simplement pas assez bonne élève, et la plupart du temps vous déceviez vos parents. Vous étiez peut être juste trop vivante, spontanée et certains de vos comportements, certaines émotions ou opinions faisaient honte à vos parents.
Vous n’étiez pas ce que vos parents attendaient de vous !
Allez, avouez ! Vous faisiez exprès de mettre vos parents en colère..?
Punitions, réprimandes, disputes et morales étant votre nourriture quotidienne, vous avez progressivement abandonné, rejeté certains des comportements qui déplaisaient à vos éducateurs et qui ne vous apportaient qu’une incessante agression.
C’est l’apprentissage du rejet de certains comportements, de la spontanéité, des émotions et parfois aussi de son identité..
Comment faire pour se libérer du jugement des autres ?
Avant de vous donner les points à travailler je tenais à rectifier une affirmation que vous pouvez entendre souvent sur le jugement.
Je suis sûr que vous avez déjà entendu dire que juger l’autre c’est juger ce que l’on n’aime pas chez soi.
C’est assez juste mais c’est très mal dit ! Et cela peut laisser à penser que vous ne vous aimez pas ou que vous ne faites pas d’effort pour ne pas juger.
Ce que l’on juge en réalité ce sont des comportements, des valeurs, des faits qui rappellent à notre inconscient une multitude d’histoires en souffrances personnelles issues de l’enfance ou de notre généalogie.
Si vous rejetez certaines choses c’est parce qu’elles ravivent certains traumatismes inconscients. C’est donc un tout petit peu plus complexe que de dire que vous jugez ce que vous n’aimez pas de vous.
Vous commencez donc certainement à comprendre que se libérer du jugement des autres et aussi de celui que vous avez sur vous-même, ne se fera pas sans apaisement de certaines de ces histoires.
Si vous êtes excessivement sensible au jugement des autres, cela montre que la fonction biologique du jugement a été augmentée pour détecter plus efficacement les environnements hostiles. Cet excès de jugement met en évidence des histoires de violences et d’agressions en tout genre dans la généalogie
1- Apprendre à se donner de la compassion
Le travail sur le jugement va vous amener exactement là où vous ne voulez pas aller. C’est à dire au contact de ce qui a été source de souffrance pour vous.
Cela va vous demander d’être et de faire certaines choses que vous jugez encore inacceptables ou certaines autres qui vous font très peur, comme faire face à une autorité agressive par exemple.
Il est possible que ce travail réveille aussi des jugements négatifs sur vous-même !
Et que vous soyez tentée de renoncer..
Ce serait tout à fait normal rassurez-vous, mais cet inconfort est malheureusement le prix à payer pour apaiser le jugement. Il vous faudra cependant être particulièrement attentive au cadre.
Soyez compatissante envers vous-même, pardonnez-vous de mal faire ou de faire involontairement du mal, de décevoir vos proches. Ce sont des jugements sur vous risquent d’apparaitre.

2 - Accepter de se tromper et de faire des erreurs
Le jugement s’exerce par une pression sur votre valeur. Si vous n’êtes pas au top, au niveau, à la hauteur, alors vous ne valez rien et vous n’êtes pas digne d’être aimée.
C’est le conflit de perfection !
En somme si vous n’êtes pas parfaite vous n’avez pas de valeur.
Juste pour savoir..
– Vos notes à l’école étaient-elles suffisantes ?
Cet aspect du jugement est fréquemment à l’origine de la procrastination car si ce que vous faites n’est jamais assez bien, assez parfait pour être montré, vous avez peu de chance de le terminer.
Il est donc possible que vous ayez aussi des difficultés pour passer à l’action.
3 - Travailler sur la culpabilité pour se libérer de son emprise
Le travail sur honte et la culpabilité consistera à connecter des instants précis où vous l’avez ressenti, à l’exprimer et à la rendre à vos parents ou à vos éducateurs.
Dans un cadre bien précis évidement et non en direct car vos parents ne comprendraient peut être pas ce que vous essayez de leur dire.
Les conseils que je vous donne, sont valables dans le cadre d’un travail sur l’origine de vos difficultés. Vous ne pouvez pas les appliquer directement à vos relations, comme des conseils en psychologie. Ce serait dangereux !
Vos relations changeront d’elles-mêmes au prorata du travail que vous ferez sur vous.
Vous pourrez travailler sur le jugement avec des objets de transferts, en mettant en place des mini-constellations par exemple ou en travaillant avec un groupe ou en binôme. Seul, cela risque d’être difficile car les effets du jugement sont sociaux et par conséquent c’est en affrontant le regard de l’autre, du groupe qu’il est possible de l’atténuer.
Travailler sur la honte ou la culpabilité va vous amener à mettre en évidence le lien d’attachement conflictuel.
C’est ce lien qui permet le transfert de la responsabilité de l’adulte à l’enfant.
Un manque d’amour inconditionnel de la mère peut induire la croyance chez l’enfant qu’il n’est pas aimable, qu’il déçoit sa mère et dans les cas extrêmes, qu’il lui fait du mal en étant lui-même.
Il vous sera donc nécessaire de re-contacter ses instants là, pour rendre à vos parents leurs responsabilités et exprimer ce que vous attendiez d’eux et que vous n’avez jamais reçu.
Voici un exercice sur le jugement à télécharger.
Vous pourrez aussi entrer en contact avec des personnes comme nous et qui cherchent un binôme pour travailler ou être accompagné(e).
Le groupe Facebook: Groupe sur la gestion des émotions.
Et pour finir, voici un livre de Boris Cyrulnik sur la honte. Il vous permettra d’en comprendre l’essence.
4 - Retrouver une saine agressivité pour pouvoir s'affirmer
Les agressions constantes dans votre enfance ou dans celle de votre généalogie, ont progressivement fait disparaitre chez vous un rapport sain avec l’émotion colère et l’agressivité.
Et si vous n’avez plus accès à cette émotion vous ne pouvez plus vous défendre. C’est aussi simple que cela !
Vous êtes alors la proie d’attaques en tous genres et qui vont durer et vous forcer à abandonner, fuir la place que vous aviez choisi et ce, jusqu’à ce que vous récupériez votre capacité à vous défendre.
Il y a aussi un important travail à faire sur les croyances que vous auriez sur la colère et l’agressivité.
Tout est une histoire d’équilibre et supprimer une émotion complètement entraine un profond déséquilibre psychologique et psychique. Vous ne pouvez sérieusement pas envisager d’éliminer la colère et l’agressivité de votre vie.
Les personnes qui vous diront le contraire sont dangereuses car elles ignorent probablement qu’en faisant cela, la colère resurgira chez vos enfants ou petits enfants avec encore plus de force.
Apaiser vos histoires d’agressions vous permettra de retrouver un contact sain à l’agressivité et à la colère.
A titre d’exemple: supprimer l’agressivité entraine fréquemment des problèmes de dents car la fonction des dents est porteuse d’une agressivité naturelle pour pouvoir mordre. Si vous supprimez l’agressivité, les dents ne servent plus à rien et vous pouvez dans les cas extrêmes, les perdre. Et ce n’est pas la seule pathologie possible..
5 - Prendre conscience du sens du jugement
En commençant à prendre conscience de ce qu’est réellement le jugement nous pouvons le voir agir.
Tout ce que je perçois chez l’autre, je ne le perçois qu’au travers de mon histoire familiale, qu’au travers de mes traumatismes, de mes névroses.
Et en réalité, c’est de la souffrance inconsciente de mon histoire dont je parle lorsque je défini l’autre. C’est un manipulateur, un traitre, un escroc, etc.
- Soit ce sont des croyances acquises sans expériences derrière et dans ce cas un simple changement de point de vue peut vous permettre de les modifier.
- Soit ce sont des croyances générées par des expériences traumatisantes et qui dans ce cas vous permettent de repérer ces trait de caractères générateurs de souffrance. Mais de toute façon c’est de votre intérieur dont vous parlez.
Retenez bien cette phrase, c’est elle qui fera toute la différence :
« Je ne parle que de moi..! »
Ce que je pense de l’autre, je le pense par rapport à ce qui s’est passé dans mon histoire. Et ce que je crois que l’autre pense de moi, je le pense par rapport à ce qui s’est passé dans mon histoire.
Si vous parvenez à observer cela, vous êtes en bonne voie pour vous dés-identifierez du mental.
6 - Commencer à exister face à l'autre
Prendre conscience que l’autre ne parle que de lui et lui renvoyer son jugement.
– Non, là tu parles de toi !
Dès que l’autre tente de vous définir, de vous dire qui vous êtes sans votre autorisation, vous devez l’arrêter car c’est une tentative d’invalidation.
Lui dire non, je ne te permets pas de me dire qui je suis ou ce que je suis, c’est faire respecter ses limites, son identité.
Et au delà de ça, d’un point de vie biologique, c’est faire fonctionner son immunité.
Les globules blancs permettent de fermer hermétiquement le corps face aux attaques de l’extérieur. Psychiquement, dire non et l’imposer si c’est nécessaire, permet de fermer hermétiquement le corps psychique. Et d’un point de vue énergétique c’est pareil.
Faire respecter son intégrité physique, psychique, énergétique, c’est en disant NON à la tentative d’envahissement de l’extérieur, de l’autre que l’on y parvient.
Dans un autre articles, nous évoquerons les raisons inconscientes qui sont à l’oeuvre derrière cette tentative d’envahissement.
– Qu’est ce qui fait que les limites ont été brisées ?

7 - Ré-intégrer des groupes
Un des effets possible d’un jugement excessif c’est l’isolement et la solitude.
Si vous croyez que les autres vous jugent en permanence, cela peut vous amener inconsciemment à ne plus les côtoyer et à vous éloigner des groupes. Et c’est bien évidement dans les groupes que le jugement est le plus fréquent. Chacun jugeant inconsciemment l’autre pour des raisons qui lui appartienne.
C’est en relation que naissent la honte et la culpabilité, les deux aspects du jugement. C’est donc en relation qu’ils s’apaiseront.
Ne pas être régulièrement dans des rapports sociaux de groupe peut avoir un effet délétère sur l’estime que vous avez de vous car vous pouvez très vite vous sentir comme une paria, une personne qui n’est pas de bonne compagnie.
Votre besoin de partage n’est quant à lui aussi plus satisfait et si il ne l’est pas, il va vous être difficile de satisfaire vos besoins sociaux d’estime de soi et de reconnaissance.
C’est la principale raison pour laquelle j’insiste beaucoup sur le travail de groupe.
De cette manière, de nombreux besoins retrouvent une satisfaction et vous vous sentez rapidement mieux, sans autre action que le simple fait de faire partie du groupe.
8 - Apprendre à exprimer ses ressentis et ses besoins
Et c’est dans ce groupe que vous allez apprendre ou ré-apprendre à exprimer vos émotions, vos sensations corporelles, vos ressentis et vos besoins.
Au travers d’exercices, de questionnements, d’accompagnements, vous pouvez vraiment apprendre à vous exprimer profondément. Et ce simple fait va faire une énorme différence dans votre vie.
Je vous ne cache pas que c’est une importante étape dans le travail sur soi et le travail sur le jugement. Et elle peut prendre un certains temps.
Je réitère mon offre. Voici le groupe Facebook qui vous permettra de rentrer en contact avec des personnes souhaitant travailler sur elles et des stagiaires en formation, auprès desquelles vous pourrez trouver du soutien et des conseils.
Le groupe Facebook: Groupe sur la gestion des émotions.
9 - Prendre la parole et accompagner
La dernière étape pratique est l’aboutissement de tout ce chemin.
Prenez la parole dans le groupe, exprimez votre avis, proposez des exercices, proposez d’accompagner les autres, prenez la place centrale et acceptez de vivre ce que cela va réveiller en vous.
C’est une place que vous prendrez lorsque vous vous sentirez suffisamment à l’aise avec vos émotions et ce que le groupe génère en vous comme ressentis.
10 - Il est trop tôt pour être un sage
Un dernier conseil !
A mon sens certains préceptes rencontrés dans la spiritualité ou les religions vont être autant de freins à l’efficacité du travail sur le jugement.
Pour la bonne est simple raison qu’ils sont souvent basés sur le jugement lui-même, sur le bien et le mal, sur le positif et le négatif. Exactement comme l’excès de jugement qui peut vous asservir.
Beaucoup de personnes cherchent inconsciemment dans les spiritualités une échappatoire à la réalité d’un monde qu’elles ne peuvent pas accepter et font de ces préceptes des croyances, un savoir de seconde main.
De belles phrases, de jolis mots, de belles métaphores qui viennent satisfaire ce que la personne veut entendre, voir se produire dans le monde.
Vous avez surement compris que le travail sur soi ne consiste pas à aller là où c’est plaisant (même si se mettre au contact de ressources est important), mais au contraire à entrer en contact avec la souffrance pour l’apaiser.
Cet apaisement va être possible à condition que vous acceptiez de vivre tout ce qui vous fait le plus peur, tout ce qui fait que vous vous sentez coupable.
– Peur de faire du mal, peur de ne pas être à la hauteur, de décevoir, de faire des erreurs, peur d’être agressive, violente, d’être ou de devenir une mauvaise personne.
Toutes ses peurs qui vous empêchent d’exister pleinement.
Une spiritualité lorsqu’elle recherchée pour inconsciemment fuir l’agression du monde est porteuse d’une intention de peur et pourrait être nommée, le syndrome du sage.
– Vouloir être sage, vouloir être ceci ou cela, vouloir faire le bien, vouloir apporter l’amour. C’est souvent de la non acceptation de ce qui est et de ce qui nous manque.
La spiritualité, la sagesse n’est pas quelque chose qui s’acquière ou se recherche mais quelque chose qui apparait lorsque les besoins biologiques sont satisfaits et pour cela, exister pleinement, prendre sa place, la défendre, s’opposer à la pression du monde extérieur est nécessaire.
A vouloir aller trop vite, grandir trop vite, à vouloir être sage trop tôt, vous pourriez passer à coté du travail qui permettrai à tout cela d’émerger.
La peur du jugement peut rendre la vie sociale extrêmement difficile et nous amener progressivement à nous isoler, à nous retirer du monde pour ne plus souffrir. Et la conséquence la plus importante de ce retrait c’est l’impossibilité de satisfaire nos besoins d’estime de soi, de reconnaissance et d’épanouissement. Comment se libérer de la peur du jugement ?